Collection « Célébrer » : Les funérailles chrétiennes

« Célébrer le don de la vie », le sous-titre de ce onzième volume de la collection Célébrer sur les funérailles chrétiennes dit l’ambition de l’ouvrage. Destiné aux équipes en charge de l’accueil des familles en deuil et de l’organisation des funérailles, ce guide propose de redécouvrir la richesse du rituel, la manière dont il proclame la foi chrétienne et l’espérance de la résurrection.

Selon le Rituel des funérailles, « c’est le mystère pascal du Christ que l’Église célèbre avec foi dans les funérailles de ses enfants. Ils sont devenus par leur baptême membres du Christ mort et ressuscité. [Lors des obsèques], on prie pour qu’ils passent avec le Christ de la mort à la vie, qu’ils soient purifiés dans leur âme et rejoignent au ciel tous les saints, dans l’attente de la résurrection des morts et la bienheureuse espérance de l’avènement du Christ (n° 1). Conformément à l’approche de la collection, ce volume alterne le récit liturgique, la relecture mystagogique et l’approfondissement théologique pour aider chacun à vivre pleinement l’action liturgique telle que le rituel la propose. Diverses fiches pratiques accessibles par des QR Codes fournissent des conseils pour choisir les lectures, les chants, accueillir et accompagner les familles, etc.

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Présentation

LES FUNÉRAILLES CHRÉTIENNES : CÉLÉBRER LE DON DE LA VIE

Parmi les lieux ecclésiaux où l’Église se situe au cœur des réalités humaines et vit sa dimension missionnaire, les funérailles en constituent un majeur, d’autant plus qu’elle y rejoint des hommes et des femmes affrontés à l’échéance de la mort et à l’expérience du deuil. Cette pastorale du deuil réalise, à un titre particulier, l’affirmation qui ouvre la constitution de Vatican II Gaudium et Spes sur l’Église dans le monde de ce temps : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (GS 1).

LES RITES FUNÉRAIRES, BIEN COMMUN À TOUTES LES CIVILISATIONS

Les rites funéraires sont un bien commun à toutes les civilisations et à toutes les cultures ; ils sont, depuis le fond des temps, comme une signature de l’être humain dans sa capacité à s’interroger sur sa propre existence et sa relation au monde aux autres et à Dieu et la manière dont il cherche à y donner sens. C’est sur ce fonds commun que s’est constituée une ritualité chrétienne des funérailles, par mode d’inculturation à partir des pratiques existant dans le monde gréco-romain, en intégrant ces pratiques dans le récit proprement chrétien – celui du kérygme de la foi – et en éliminant progressivement ce qui ne pouvait pas y entrer.

La spécificité de la ritualité chrétienne des funérailles s’exprime à partir de trois dimensions fondamentales qui en sont la marque propre sous tous les cieux et à toutes les époques :

  • Le culte qui s’y exprime est orienté vers le Christ et non d’abord vers le défunt ;
  • La ritualité marque le respect du corps en raison de la bonté de la création et de la promesse de la résurrection ;
  • Cette ritualité est l’expression d’une solidarité ecclésiale, signe du Royaume.

LE RITE CHRÉTIEN DES FUNÉRAILLES RENVOIE À UN RÉCIT DE SALUT

Alors que tant d’acteurs de la pastorale des funérailles éprouvent l’écart qui se creuse entre ce que l’Église entend célébrer et les attentes des personnes, alors que le cadre rituel chrétien ne semble plus faire sens pour beaucoup faute d’en connaître la grammaire, il nous faut retrouver ce noyau essentiel du rite chrétien des funérailles et réactiver la force du récit de salut auquel ce rite renvoie.

C’est là qu’il convient de mesurer que nous ne sommes pas sans ressources pour affronter ce que nous vivons. La liturgie est une forme de résistance au milieu des évolutions actuelles de la société – dissolution de la mémoire commune, primat de l’individu posé comme absolu, déréalisation du corps et de la mort – qui entrent en tension avec l’Évangile du Christ. Mais elle est surtout une forme de résilience du christianisme à l’égard des forces de dissolution qui traversent le corps ecclésial lui-même. Dès lors, par-delà les « métamorphoses de la liturgie et de la pastorale des funérailles », le rituel chrétien des funérailles constitue une possible ressource pour retrouver un « noyau » résistant, une « mémoire » qui vient de loin, et à partir de laquelle certains aspects de la vie prennent sens. Ce qui nous semble urgent, c’est précisément de retrouver ces chemins d’humanisation qu’offre la ritualité et que l’on ne peut perdre sans dommage pour l’annonce de la foi et de l’espérance chrétienne.

Bénédicte MARIOLLE

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