Fleurir le cierge pascal

composition-florale-cierge

Composition florale réalisée autour du cierge pascal, en bois sec et spirées.

Par Christiane Chaylard, Membre du bureau de Fleurir en liturgie, diocèse de Grenoble et Vienne

Après le long temps de Carême, au terme de la semaine sainte, voici Pâques. Lors de veillée pascale et de la messe du jour de Pâques, l’assemblée est invitée à une participation active et joyeuse. Le chant de l’Exultet ouvre un accès au cœur de l’année liturgique, il proclame la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort. Le texte de ce chant1 ainsi que le mouvement auquel il nous convie pourra nourrir l’inspiration nécessaire à ce fleurissement.

Les lieux

Le cierge pascal est nouveau. On ne reprend pas l’ancien. Dans la liturgie de Pâques, il est le premier signe de la vie nouvelle. S’il y a des baptêmes, on fleurira aussi le baptistère ou la cuve baptismale. Si la cuve est placée dans l’espace liturgique, on veillera à ce que ces deux fleurissements soient en harmonie. On pourra aussi fleurir la croix ou l’habiller d’un drapé blanc en signe de victoire sur la mort.

La forme et le contenant

Nuit et jour de joie : la composition embrasera l’espace, sans gêner pour autant les déplacements prévus par la liturgie. Ce fleurissement sera festif, de forme élancée, dansante, généreuse, voire abondante, tout en étant attentif à ne pas faire disparaître le cierge pascal. Sa lumière doit rester visible.

Si l’on dispose d’un montage, il permet une composition grandissime, emprisonné dans une souche, ou de belles pierres, qui assureront « l’enracinement » du bouquet.
Un grand vase pouvant accueillir de belles branches accompagnées de fleurs convient aussi.

Feuillages et fleurs

Les couleurs pascales traditionnelles sont le blanc et le jaune, mais ce n’est pas une règle absolue. Elles rappellent les couleurs dominantes du printemps.

Selon la date de Pâques, et les régions, le forsythia est approprié. Le kerria, les spirées, sont intéressantes par leur finesse et leur légèreté ; le magnolia apportera de la force ; le camélia, sa brillance et ses multiples coloris.

Les branches printanières d’aubépine, de prunier sauvage, et d’arbres fruitiers sont adaptées pour signifier la joie, le renouveau et la lumière.

Une belle branche morte accompagnée de feuillage et de fleurs : mufliers, lys, anthuriums, arums etc… donnera le sens de cette fête : après sa mort sur la croix, le Christ est ressuscité.

La nature nous donne l’occasion de traduire la Résurrection par l’abondance et l’envolée des couleurs du fleurissement, le jaune et blanc symbolisant la vie, la joie et la lumière.

Exultet

Sois heureuse aussi, notre terre,

Irradiée de tant de feux,

Car il t’a prise dans sa clarté

Et son règne a chassé la nuit …

Nous t’en prions, Seigneur,

Permets que ce cierge pascal,

consacré à ton nom,

Brûle sans déclin dans cette nuit.

Qu’il soit agréable à tes yeux

Et joigne sa clarté à celle des étoiles.

 

[1] Missel romain, p. 234.

Télécharger l’article complet en PDF :

Fleurir en liturgie

Temps de la Création

Webzine sur l'écologie intégrale

webzine tout est lié

Approfondir votre lecture

  • Célébrer la Pentecôte

    La réforme liturgique du concile Vatican II a modifié bien des choses et, entre autres, la façon de célébrer la Pentecôte. On a voulu d’abord insister sur l’unité du temps pascal. Nous redécouvrions cette unique fête de cinquante jours, avec deux sommets, Pâques et la Pentecôte.

  • L’Exultet, chanter l’événement pascal

    Proclamé auprès du cierge pascal après la procession des lumières, l’Exultet débute par « Exultez de joie multitude des anges » (forme longue) et « Qu’éclate dans le ciel la joie des anges » (forme courte).

  • Lumière et flambeaux dans la liturgie

    Nous avons tous fait l’expérience de circuler la nuit, en pleine campagne. Pas de maison, pas de circulation, parfois du mauvais temps. Rien de tout cela n’est rassurant. Mais, au détour de la route, une lumière perce la nuit. Aussitôt elle lève l’inquiétude et réchauffe le cœur : dans l’obscurité, la vie est là, présente ; à ce qui pourrait paraître désert et mort, une vie est donnée. Alors, qu’en est-il de la lumière vive de nos liturgies ?