Les couronnes de l’Avent : origine et signification
Par Nadine Cretin, Docteur en Histoire, spécialiste des relations entre le territoire et ses usages festifs, rituels et spirituels
Un regard d’historienne sur les usages, traditions et dévotions populaires qui accompagnent l’Avent et plus particulièrement sur les origines de la couronne de l’Avent.
Les « couronnes de l’Avent », horizontales, portent quatre bougies qui symbolisent la croissance de la lumière. Elles sont distinctes des « couronnes de Noël », verticales, qui symbolisent l’hospitalité. Faites de feuillages, de paille ou de fruits secs, ces couronnes décorent les maisons dès le début de l’Avent, avant même l’arrivée du sapin.
La couronne symbolise à la fois le cycle du temps divisé en quatre saisons et celui de l’espace divisé en quatre points cardinaux, cycles qui ne s’arrêtent jamais. L’utilisation de feuillages verts en cette période désolée reproduit l’usage déjà connu à Rome dans l’Antiquité de faire entrer la verdure dans les maisons pour se rassurer (cette coutume est à l’origine du sapin de Noël).
Posées sur un meuble ou suspendues au plafond comme un lustre, les couronnes de l’Avent sont allumées progressivement lors des quatre dimanches qui précèdent Noël : la première, le premier dimanche ; les deux premières le deuxième, etc.
Les couronnes de l’Avent furent adoptées d’abord en Allemagne orientale au XVIe siècle puis, plus tard, dans les milieux luthériens et catholiques de toute l’Allemagne. Elles semblent avoir été inspirées de la couronne de Sainte-Lucie, incarnation suédoise de la lumière fêtée le 13 décembre, au moment du solstice d’hiver également.
Les couronnes de Noël, suspendues aux portes, sont anglo-saxonnes et se sont alignées sur l’ancienne habitude protectrice de décorer l’entrée des maisons d’un bouquet de houx. En France, la couronne a fait timidement son apparition dans le premier tiers du XXe siècle. Longtemps associée aux rites funéraires, elle ne s’est répandue que dans la seconde moitié du XXe siècle.
Inventaire des Fêtes de France d’hier et d’aujourd’hui (c) Larousse, 2003.