Quand et comment célébrer la première communion des adultes ?
Par Éric Beaumer, Professeur de liturgie aux séminaires d’Issy-les-Moulineaux et Orléans
De plus en plus d’adultes, baptisés dans leur enfance, se rapprochent de l’Église et demandent à recevoir l’eucharistie. Appelés souvent « recommençants », si l’Église les considère non plus comme des catéchumènes puisqu’ils ont été baptisés, leur préparation relève avant tout d’une démarche catéchuménale : un temps prolongé qui permet la croissance de leur foi et son intelligibilité par des catéchèses, des relations réelles avec d’autres chrétiens, leur participation à des rites liturgiques, en particulier des célébrations de la Parole. Le moment choisi pour fixer leur première communion doit alors être significatif de cette démarche.
Notre foi se nourrit des temps liturgiques
Temps pascal et dimanche
Le mystère pascal est célébré par l’Église chaque dimanche mais de manière privilégiée au cours de la veillée pascale. Le Temps pascal se déploie pendant la « cinquantaine pascale » et trouve son accomplissement à la Pentecôte. Cette période et le dimanche sont le jour et le temps les plus significatifs pour que des chrétiens communient pour la première fois. Le choix de ces dates relie l’eucharistie au sacrement du baptême dont il faut toujours rappeler leur lien intrinsèque : devenus à part entière membres du corps du Christ, les baptisés en communiant au corps et au sang du Christ mettent le sceau à l’Alliance contractée avec lui[1].
Le jeudi saint ?
Ainsi on peut déduire que le jeudi saint, parfois choisi pour la première communion des adultes, ne contient pas toutes ces caractéristiques puisque le jour de la semaine ne réfère pas à la résurrection du Christ et que cette célébration commémore principalement la dernière Cène et nous oriente immédiatement vers la Passion du Seigneur.
Une fête ecclésiale
La participation de la communauté
La préparation à la première communion des adultes doit aussi comporter une dimension ecclésiale, tant ce sacrement ne peut être réduit à un seul acte individuel et intérieur. La manière de la célébrer devra marquer que la communauté ecclésiale du baptisé est aussi concernée. On évitera la confusion avec un autre événement local (première communion des enfants, fête de rentrée ou de fin d’année, etc.). Il est souhaitable que toute la communauté soit informée et se sente partie prenante de cette démarche.
Un désir de discrétion
Bien souvent les « recommençants » souhaitent que leur démarche soit empreinte de discrétion parce que la première communion est associée à l’âge de l’enfance. Si on manifeste que leur demande est de type catéchuménal, il est plus facile de la mettre en valeur.
Leur rôle liturgique lors de la célébration
Ces personnes pourront lire la prière universelle et apporter les dons en procession à l’autel (Rituel de l’initiation chrétienne des adultes n° 233). Le Rituel indique aussi que « le célébrant peut rappeler le trésor qu’est le grand mystère de l’eucharistie, sommet de l’initiation chrétienne et centre de toute la vie chrétienne » (n° 235). Il prévoit aussi qu’ils communient sous les deux espèces : le Christ se donne à nous en nourriture (le pain) au prix de son sang.
1. Cf. Notes préliminaires (RR 345) du Rituel du baptême des enfants en âge scolaire.