Le diacre dans la liturgie byzantine
Par Alexandre Siniakov, Recteur du Séminaire orthodoxe russe, Épinay-sous-Sénart
Le rôle du diacre dans la liturgie byzantine consiste à faire prier l’assemblée des fidèles, à faire le lien entre elle et celui qui la préside, prêtre ou évêque. De ce fait, le diacre prend la parole au moins aussi souvent que le président de la synaxe1 liturgique. C’est lui qui acclame les litanies ou ecténies qui ponctuent tous les moments de la divine liturgie2.
Comme dans le rite latin, le diacre lit l’Évangile ; il participe aussi à la distribution du Corps et du Sang du Seigneur. Il offre l’encens. Il peut aussi, exceptionnellement, être chargé de la prédication : cette pratique n’existe, cependant, que dans la tradition orthodoxe russe et ce depuis seulement le concile de Moscou de 1917-1918.
La grande ecténie de paix
La divine liturgie commence par la grande ecténie de paix. Cette suite de douze demandes est appelée ainsi à cause de la place qu’elle accorde à la paix. Le diacre y invite les fidèles à prier « en paix » le Seigneur pour la « paix qui vient d’en-haut », pour « la paix du monde entier ». Il prie aussi pour « la prospérité des saintes Églises de Dieu et l’union de tous », pour l’évêque, le presbytérat, le diaconat, pour tout le peuple de Dieu, pour le pays et ceux qui le gouvernent, pour la ville, pour les malades, les affligés, les captifs et pour le salut de tous. Se terminant par une invocation de la Mère de Dieu et de tous les saints, cette litanie inaugurale est une véritable intercession pour l’ensemble des membres du Corps du Christ et pour le monde, dans toute sa diversité.
La forme abrégée de cette litanie, appelée « petite ecténie », accompagne chaque prière sacerdotale de la liturgie de la Parole. Elle revient à quatre reprises, chaque fois proclamée par le diacre.
Autres formes d’ecténies
La liturgie byzantine connaît deux autres formes de litanies : « ecténie fervente » et « ecténie des supplications ». La première est appelée ainsi à cause du triple Kyrie eleison qui accompagne chacune de ses demandes ; elle est placée après la lecture de l’Évangile et l’homélie et correspond à la prière universelle de la liturgie latine : cette litanie peut comprendre des demandes prenant en compte les préoccupations actuelles du peuple de Dieu. La litanie des supplications se retrouve à deux reprises : avant le Credo et le Canon eucharistique et à la fin de celui-ci, juste avant le Notre Père. Elle accorde aussi une attention particulière à la paix, à la fin paisible de notre séjour ici-bas, à la façon dont nous nous présenterons devant le Seigneur.
Le rite byzantin prévoit des litanies à tous les moments de la célébration liturgique. Elle accorde ainsi au diacre le rôle d’un véritable « directeur » qui, par ses invitations à la prière, dirige l’office divin, incitant les fidèles réunis à s’adresser au Seigneur dans la paix et à la solliciter pour l’ensemble de l’Église et pour le monde tout entier.
Les ecténies
Suites de demandes ou d’invitations à la prière, dites par le diacre, et se terminant par une ecphonèse (doxologie trinitaire) prononcée par le prêtre ou l’évêque.
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[1] Du grec sunaxis : « réunion liturgique » du verbe : « rassembler ». Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie
[2] On appelle habituellement « divine liturgie » la célébration eucharistique, composée de la liturgie de la Parole (ou liturgie des catéchumènes) et de l’Eucharistie elle-même.
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