Bienheureuse Vierge Mère de l’Eglise, le lundi de Pentecôte

Vierge à l'Enfant Cathédrale Sainte Geneviève. Nanterre
P. RAZZO/CIRIC
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16 Avril 2014 : Vierge à l’Enfant (XIVè). Cath. Sainte Geneviève. Nanterre (92) France.

Dans son allocution prononcée lors de la clôture de la troisième session du concile Vatican II, le 21 novembre 1964, le pape saint Paul VI proclama la « Vierge Marie Mère de l’Église, c’est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs ». En 2018, le pape François a voulu que la mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église devienne obligatoire pour toute l’Église de rite romain, le lundi après la Pentecôte .

La Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements a publié le samedi 3 mars 2018 un décret, signé le 11 février 2018, date du cent-soixantième anniversaire de la première apparition de la Vierge à Lourdes, afin que la mémoire de la «Bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Eglise» soit inscrite dans le Calendrier Romain Général. Le motif de cette décision est décrit brièvement dans le décret que l’on pourra lire ci-après : Il découle du progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence « dans le mystère du Christ et de l’Eglise », telle que l’a explicité le Concile Vatican II dans le chapitre VIII de sa constitution dogmatique Lumen gentium sur l’Église.

 

Décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Eglise dans le Calendrier Romain Général

La joyeuse vénération dédiée à la Mère de Dieu dans l’Eglise contemporaine, à la lumière de la réflexion sur le mystère du Christ et sur sa propre nature, ne pouvait pas oublier cette figure de Femme (cf. Gal 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l’Eglise.

Ceci était déjà en quelque sorte présent dans la pensée de l’Eglise à partir des paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint Léon le Grand. Le premier, en effet, dit que Marie est la mère des membres du Christ, parce qu’elle a coopéré par sa charité à la renaissance des fidèles dans l’Eglise; puis l’autre, quand il dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du Corps, indique que Marie est en même temps mère du Christ, Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise. Ces considérations dérivent de la maternité de Marie et de son intime union à l’œuvre du Rédempteur, qui a culminé à l’heure de la croix.

La Mère en effet, qui était près de la croix (Jn 19, 25), accepta il testament d’amour de son Fils et accueillit tous les hommes, personnifiés par le disciple bien-aimé, comme les enfants qui doivent renaître à la vie divine, devenant ainsi la tendre mère de l’Eglise que le Christ a générée sur la croix, quand il rendait l’Esprit. A son tour, dans le disciple bien-aimé, le Christ choisit tous les disciples comme vicaires de son amour envers la Mère, la leur confiant afin qu’ils l’accueillent avec affection filiale.

Guide prévoyante de l’Eglise naissante, Marie a donc commencé sa propre mission maternelle déjà au cénacle, priant avec les Apôtres dans l’attente de la venue de l’Esprit Saint (cf. Ac 1,14). Dans ce sentiment, au cours des siècles, la piété chrétienne a honoré Marie avec les titres, en quelque sorte équivalents, de Mère des disciples, des fidèles, des croyants, de tous ceux qui renaissent dans le Christ, et aussi de “Mère de l’Eglise”, comme il apparaît dans les textes d’auteurs spirituels ainsi que dans le Magistère de Benoît XIV et de Léon XIII.

De ce qui précède on voit clairement le fondement sur lequel le bienheureux pape Paul VI, en concluant, le 21 novembre 1964, la troisième session du Concile Vatican II, a déclaré la bienheureuse Vierge Marie “Mère de l’Eglise, c’est-à-dire Mère de tout le peuple chrétien, aussi bien des fidèles que des Pasteurs, qui l’appellent Mère très aimable”, et a établi que “le peuple chrétien tout entier honore toujours et de plus en plus la Mère de Dieu par ce nom très doux”.

Le Siège apostolique a ainsi proposé, à l’occasion de l’Année Sainte de la Réconciliation (1975), une messe votive en l’honneur de la bienheureuse Marie Mère de l’Eglise, insérée par la suite dans le Missel Romain; il a aussi accordé la faculté d’ajouter l’invocation de ce titre dans les Litanies Laurétanes (1980) et il a publié d’autres formules dans le recueil des messes de la bienheureuse Vierge Marie (1986). Pour certaines nations, diocèses et familles religieuses qui en ont fait la demande, il a concédé d’ajouter cette célébration dans leur Calendrier particulier.

Le Souverain Pontife François, considérant avec attention comment la promotion de cette dévotion peut favoriser, chez les Pasteurs, les religieux et les fidèles, la croissance du sens maternel de l’Eglise et de la vraie piété mariale, a décidé que la mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, soit inscrite dans le Calendrier Romain le lundi de la Pentecôte, et célébrée chaque année.

Cette célébration nous aidera à nous rappeler que la vie chrétienne, pour croître, doit être ancrée au mystère de la Croix, à l’oblation du Christ dans le banquet eucharistique et à la Vierge offrante, Mère du Rédempteur et de tous les rachetés.

Une telle mémoire devra donc apparaître dans tous les Calendriers et les Livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures; les textes liturgiques nécessaires à ces célébrations sont joints à ce décret et leurs traductions, approuvées par les Conférences Episcopales, seront publiées après la confirmation de ce Dicastère.

Là où la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, est déjà célébrée, selon les normes du droit particulier approuvé, à un jour différent avec un degré liturgique supérieur, même dans le futur, peut être célébrée de la même manière.

Nonobstant toutes choses contraires.

Du siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 11 février 2018, en la mémoire de la bienheureuse Vierge Marie de Lourdes.
Robert Cardinal Sarah, Préfet
+ Arthur Roche, Archevêque Secrétaire

Liturgie de la Parole

Liturgie de la Parole :

  • 1ère lecture : Gn 3, 9-15.20 ou Ac 1, 12-14
  • Psaume 86 (87), 1-2.3 et .6-7
  • Évangile : Jn 19, 25-34

 

BIENHEUREUSE VIERGE MARIE, MÈRE DE L’ÉGLISE

Mémoire


ANTIENNE
D’OUVERTURE               cf. Ac 1,14

Les disciples, d’un seul cœur, persévéraient dans la prière
avec Marie, la mère de Jésus.

PRIÈRE

Dieu, Père de toute miséricorde, +
ton Fils unique, cloué sur la croix,
a voulu que la bienheureuse Vierge Marie, sa Mère,
soit aussi notre mère ; *
accorde à ton Église, soutenue par son amour,
la joie de donner naissance à des enfants
toujours plus nombreux,
de les voir grandir en sainteté /
     et d’attirer à elle toutes les familles des peuples.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, +
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.

PRIÈRE SUR LES OFFRANDES
Accueille, Seigneur, nos offrandes
pour en faire le mystère de notre salut : *
que, par sa puissance, nous brûlions de l’amour
qui habitait la Vierge Marie, Mère de l’Église, /
et méritions d’être associés plus étroitement avec elle
à l’œuvre de la rédemption.
Par le Christ, notre Seigneur.

PRÉFACE                                       Marie, image et Mère de l’Église
Le Seigneur soit avec vous. R/. Et avec votre esprit.
Elevons notre cœur. R/. Nous le tournons vers le Seigneur.
Rendons grâce au Seigneur notre Dieu. R/. Cela est juste et bon.

Vraiment, il est juste et bon,
pour ta gloire et notre salut,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père très saint,
Dieu éternel et tout-puissant.
Quand nous célébrons la Vierge Marie,
c’est à toi que s’adressent nos louanges.
En accueillant ton Verbe dans un cœur immaculé,
elle a mérité de le concevoir dans son sein virginal.
En donnant le jour à son Créateur,
elle veillait déjà sur les débuts de l’Église.
En recevant au pied de la croix
le testament du Dieu d’amour,
elle accueillait comme ses fils tous les hommes,
que la mort du Christ a fait naître à la vie divine.
Quand les Apôtres attendaient l’Esprit que tu avais promis,
elle a joint sa supplication à celle des disciples,
devenant ainsi le modèle de l’Église en prière.
Élevée dans la gloire du ciel,
elle accompagne et protège de son amour maternel
l’Église en marche vers la patrie
jusqu’au jour où le Seigneur viendra dans sa gloire.
C’est pourquoi, avec les saints et tous les anges,
nous te louons et sans fin nous proclamons :
Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers…


ANTIENNE
DE LA COMMUNION              cf.Jn 2, 1.11

Il y eut des noces à Cana en Galilée,
et la mère de Jésus était là
C’est alors que Jésus fit le premier de ses signes :
il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
ou bien                              cf.Jn19,26-27
Suspendu à la croix,
Jésus dit au disciple qu’il aimait :
« Voici ta mère ».

PRIÈRE APRÈS LA COMMUNION
Nous avons reçu le gage de la rédemption et de la vie,
et nous te supplions encore, Seigneur : *
qu’avec l’aide maternelle de la Vierge Marie,
ton Église enseigne tous les peuples par l’annonce de l’Évangile /
     et remplisse le monde entier de l’effusion de ton Esprit.
Par le Christ, notre Seigneur.

(Extrait du Missel romain selon la traduction
entrée en vigueur le 28 novembre 2021)

Prière à Marie, Mère de l’Église et Mère de notre foi

Ô Mère, aide notre foi !
Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.
Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.
Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.
Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour, surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.
Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.
Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.
Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !

Pape François, encyclique Lumen Fidei (29 juin 2013)

En octobre 2013, poursuivant un cycle d’enseignements sur l’Église, le pape François a consacré une catéchèse à Marie, exprimant son souhait de tourner son regard vers Marie « comme image et modèle de l’Eglise ».