La Visitation au coeur de nos prières

La Visitation. Clé de voûte du XVe s. Cathédrale Saint Etienne d'Auxerre, Yonne (89), Bourgogne, France.

La Visitation. Clé de voûte du XVe s. Cathédrale Saint Etienne d’Auxerre, Yonne (89), Bourgogne, France.

La Visitation de Marie est fêtée le 31 mai, à la fin du « mois de Marie »Fête de Notre Dame, elle célèbre l’épisode, rapporté par saint Luc (1, 39-56), de l’arrivée de Marie chez sa cousine Elisabeth peu après l’Annon­ciation. Inspirée par l’Esprit Saint, Elisabeth reconnaît en Marie « la mère de son Seigneur », tandis que Jean-Baptiste, en son sein, tressaille à l’approche de Celui que Notre Dame porte dans le sien. C’est à l’occasion de cet épisode que Marie prononça son Magnificat.

« Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de ton sein, est béni »

Nous retrouvons au cœur de la prière Je vous salue Marie, la parole de bénédiction prononcée par Elisabeth pour saluer Marie dans sa visitation. Ces paroles font écho de la salutation de l’ange tirée du récit de l’Annonciation : « Je vous salue Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. »

L’évangile de la Visitation, en lien étroit avec l’Annonciation, nous invite à accueillir notre propre vocation. Nous découvrons celle de Marie dans sa démarche de charité fraternelle envers sa cousine : courir vers nos frères pour les servir et leur faire partager les dons reçus de Dieu. L’évangile de la Visitation a largement inspiré la prière d’action de grâces de l’Eglise qui s’est approprié le Magnificat de Marie.

« Il s’est penché sur son humble servante »

A travers cette prière de Marie, c’est bien ici toute la spiritualité des Psaumes, c’est aussi comme par anticipation, un écho aux Béatitudes que Marie nous propose. Il s’agit d’un appel à reconnaître le passage du Seigneur dans notre vie, à accueillir son don dans l’humilité, avec un cœur de pauvre, à reconnaître le bonheur auquel nous sommes appelés et que, déjà, nous pouvons goûter ici-bas : « Désormais, toutes les générations me diront bien-heureuse.»

Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint : « l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi »

L’évangile de la Visitation nous propose une source d’inspiration et une attestation remarquable des fruits du Saint-Esprit dans le cœur des justes. Le Christ, par Marie, vient lui-même nous visiter et nous favoriser de cette effusion de l’Esprit Saint qui nous situe dans la louange, l’action de grâces et l’allégresse afin qu’ainsi transformés, nous puissions à notre tour être envoyés.

L’évangile de la Visitation, de bien des manières, accompagne notre vie et notre prière quotidienne dans ses accents multiples : récitation du Je vous salue Marie, méditation du rosaire, chant du Magnificat, appel à l’Esprit.

Une fois l’an, en la fête de la Visitation, évangile nous appelle à la suite de Marie à nous hâter vers nos frères afin de permettre à l’Esprit Saint de nous faire tressaillir de joie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39 – 56

39 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,

42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.

43 D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?

44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.

45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

46 Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur,

47 exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !

50 Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

51 Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

52 Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

53 Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

54 Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,

55 de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

Le Magnificat dans la liturgie des Heures

Lors des Vêpres, dans la prière de l’Eglise, lors de l’office des heures, le Magnificat (cantique de Marie) est prié.

Antienne : « Heureuse es-tu, Vierge Marie, toi qui a cru ! En toi s’est accomplie la parole de Dieu, Alléluia. »

Cet article a été écrit à partir du chapitre sur la Visitation, Prier au rythme de l’Eglise de Mgr Patrick Le Gal

Approfondir votre lecture

  • Mai, le mois de Marie dans l’année liturgique

    Le mois de Marie est né à Rome autour du Collège romain tenu par les jésuites, avant d’atteindre la France seulement à la veille de la Révolution. C’est au XIXe siècle qu’il s’est vigoureusement implanté avec la multiplication des missions paroissiales, les congrégations mariales dans les collèges, et le développement de la dévotion mariale.

  • Missel marial Marie

    Messes en l’honneur de la Vierge Marie : le Missel marial

    Par Bertrand Ponsard, Prêtre lazariste, recteur de la basilique de la Médaille-Miraculeuse. Le 15 août 1986, la Congrégation pour le culte divin promulguait la Collectio missarum de beata Maria Virgine assortie d’un lectionnaire propre, dont la traduction fut approuvée par les Conférences épiscopales francophones sous le titre de Messes en l’honneur de la Vierge Marie.

  • Marie, témoin pascal

    La relation entre la figure mariale et la célébration du mystère de la mort et de la résurrection du Christ sauveur, trouve son expression la plus haute dans l’eucharistie. L’eucharistie est par excellence le sacrement de Pâque, celui qui communique le don de la vie du Ressuscité : « Vous êtes ressuscités avec le Christ » (Col 3, 1), entendons-nous au matin de Pâques.

  • Fleurir Marie

    De nombreux fidèles aiment offrir des fleurs à la Vierge Marie, à l’occasion de certaines fêtes mariales ou tout simplement pour fleurir sa statue. Mais le culte marial n’est pas un but en soi : il doit rester un chemin vers le Christ, en fidélité à l’exemple donné par la vie de la Vierge Marie.