Les diverses élévations au cours de la messe

La nouvelle version francophone du Missel romain est l’occasion de revisiter la lex orandi non seulement à travers les textes euchologiques, mais aussi à travers ses gestes et ses rites. Un geste de la célébration, celui de l’ostension, peut en particulier aider à entrer dans la dynamique propre de l’eucharistie et à comprendre la « connexion mutuelle de chacune de ses parties » que cherchait à mettre en lumière la Constitution conciliaire. À qui recherche une intelligence théologique de l’eucharistie à partir de la lex orandi, ce geste par lequel le ministre qui la préside élève un élément de la célébration – en l’occurrence, l’évangéliaire, le pain et le vin – ponctue en effet la célébration eucharistique à divers moments, depuis les rites d’entrée et la liturgie de la Parole jusqu’à la liturgie eucharistique puis la communion, et en dessine comme un fil conducteur

« Le geste d’élévation : une trame de la célébration »

Dans cette contribution parue dans le n° 313 de la revue La Maison-Dieu (septembre 2023), Soeur Bénédicte Mariolle, Petite Soeur des Pauvres et théologienne, propose une véritable mystagogie de l’eucharistie par l’étude des différents gestes d’ostension dans la liturgie de la messe. Partant de l’élévation de l’évangéliaire dans la procession d’entrée et à la proclamation de l’Évangile, puis appréhendant les élévations successives, plus ou moins importantes, du pain et du vin durant la liturgie eucharistique, elle souligne le mouvement alterné d’accueil et de don qui croît jusqu’à faire de nous « dans le Christ une vivante offrande à la louange de sa gloire » (PE IV).

Cette approche – issue du dernier Concile – resitue l’eucharistie en son mystère, comme agir du Christ et de l’Église, à la fois sacrifice d’action de grâce et mémorial de sa mort et de sa résurrection. L’auteure développe, par quelques exemples, combien cette approche n’est pas encore pleinement reçue, avec les risques de multiplication de dévotions personnelles à l’intérieur même de la célébration, notamment envers la présence réelle. Elle plaide pour un juste déploiement du mystère eucharistique dans nos célébrations pour retrouver ses trois dimensions majeures – sacrificielle, ecclésiale et eschatologique – et échapper ainsi à la tentation de nous constituer un Dieu à notre mesure. Elle rejoint ainsi l’intuition de la Lettre Desiderio desideravi dans laquelle le pape François invite à nous laisser transformer par la liturgie.

Pour lire l’article en intégralité

Cet article est le septième d’une série publiée par la revue La Maison-Dieu. La mise en œuvre depuis 2021 de la nouvelle traduction francophone du Missel romain invite en effet à approfondir le sens de la messe et à redécouvrir la place de la ritualité. Depuis son n° 305, cette revue d’études liturgiques et sacramentelles éditée par le SNPLS présente régulièrement un article pour développer l’un ou l’autre enjeu théologique ou pastoral du service de la prière eucharistique de l’assemblée.