De la préséance des célébrations liturgiques
Par Bénédicte Ducatel, collaboratrice à Magnificat
En regardant le calendrier liturgique général, nous remarquons d’emblée que certaines célébrations ont la préséance sur d’autres.
Ainsi la solennité de l’Immaculée Conception, le 8 décembre, si elle tombe un dimanche est reportée au lendemain. Nous comprenons alors que les dimanches de l’Avent ont plus d’importance que cette grande fête mariale. De même l’Annonciation du Seigneur, qui pourtant, elle, est une solennité du Seigneur, est déplacée le lundi après l’octave de Pâques, si elle tombe durant la Semaine sainte ou l’octave. La célébration annuelle du mystère pascal, la « Fête des fêtes » a la préséance sur toutes autres célébrations, l’octave étant le grand jour de Pâques étiré sur la semaine.
Des préséances
Ces principes ont force de loi pour tout type de célébration. Lorsque deux célébrations entrent en concurrence par le hasard des calendriers, c’est la plus importante qui l’emporte. Mais quelle est la plus importante ? Pour répondre à cette question, l’Église a établi une table des préséances liturgiques.
Les calendriers liturgiques, qu’il s’agisse d’un calendrier général, de l’ordo diocésain ou d’un ordo propre à une congrégation, indiquent toujours ces préséances en mettant entre parenthèse la célébration omise. Mais certaines célébrations diocésaines ou paroissiales, ne sont pas indiquées, il faut donc se référer à la table des préséances.
Quelques exemples
L’anniversaire de la dédicace de votre paroisse tombe le 5 juin. Si ce jour est celui de la fête de la Sainte Trinité, d’un point de vue liturgique, vous ne fêterez pas la dédicace de votre paroisse – ni texte ni oraisons – même si légitimement vous organisez un déjeuner paroissial. Mais si ce jour est le 10e dimanche du temps ordinaire, il est alors possible de choisir et les textes et les oraisons de la Dédicace, en plus du déjeuner paroissial.
Le 3 janvier, il est possible de célébrer la férie de Noël ou le Saint Nom de Jésus ou sainte Geneviève (si on est en France pour cette dernière). Toutes les paroisses de France ont donc le choix de l’une ou l’autre célébration. Mais à Paris et à Nanterre, il est obligatoire de célébrer sainte Geneviève qui passe de mémoire facultative à solennité.
Le 22 septembre, si l’on habite Angers, en semaine ou le dimanche, on célébrera la solennité de saint Maurice, alors même que ce saint n’est pas inscrit au calendrier général (même s’il est au propre de Suisse).
Ce qui est à rechercher, c’est toujours le bien des fidèles. Le bon sens préside alors aux choix liturgiques dans le respect des normes, on peut ainsi privilégier les oraisons d’une fête, prenant le pas sur le dimanche, et conserver la lecture suivie des Écritures que l’Église recommande. En d’autres circonstances, il conviendra de réveiller l’attention des fidèles en prenant justement les lectures de la solennité particulière. En suivant la table des préséances et les recommandations de la Présentation générale du Missel romain en matière d’adaptation, nous avancerons sur le chemin de la foi où le Christ se fait reconnaître alors qu’il marche à nos côtés et nous partage le pain.