La veillée avant la messe de la nuit de Noël
Par Sylvie André, sœur auxiliatrice, chargée du dossier « liturgie des Heures » au SNPLS.
Le Directoire sur la piété populaire et la liturgie rappelle que lorsque l’office des lectures, comme préparation immédiate à la messe de minuit, n’est pas célébré, on peut organiser une veillée qui, en s’inspirant de cet office, peut être composée d’éléments de la piété populaire (n°110).
Il est vraiment heureux d’entendre la reconnaissance de l’Eglise d’une telle coutume qui est à la jointure entre piété populaire et liturgie. Tout est-il alors permis ? Oui et non ! Repérons les points à prendre en compte et les écueils à éviter lors de la préparation.
Sa finalité
Le Directoire, au n° 108, l’exprime ainsi : « Faire mémoire de la manifestation du Seigneur faite de joie et de paix. »
La demi-heure de veillée n’est pas là pour attendre gentiment les douze coups de minuit, mais plutôt pour orienter notre cœur vers la venue du Seigneur. Cette veillée est comme une sorte d’apothéose du temps de l’Avent. Il est donc nécessaire d’y faire référence.
Une structure intéressante : l’office des lectures
Pour mentionner ce temps fait « de joie et de paix », le Directoire se réfère à l’office de lectures. Sa structure peut vraiment être la base de toute veillée de Noël. Cet office de la liturgie des Heures, à caractère e louange nocturne (PGLH 58), est composé de chants, de psaumes et de lectures bibliques et d’auteurs spirituels.
La séquence : hymne – psaumes – texte biblique (ou texte d’autres spirituels) – répons, est répétée plusieurs fois. Nous reconnaissons la structure de la veillée. Cette structure essentielle reprend le fondement de l’Alliance entre Dieu et son peuple, faite de dialogue : écoute de la Parole de Dieu, méditation et réponse du peuple.
Les différents aspects de la venue du Seigneur
Autre particularité de l’Office des lectures et qui fait étonnamment écho à cette veillée : son cheminement. En effet, chants, psaumes et textes entendus permettent de déployer les différents aspects du mystère de la venue du Seigneur. Pourquoi ne pas se baser, par exemple, sur les « avènements » du Seigneur : le Christ est venu hier à Bethléem, il reviendra demain à la fin des temps dans sa gloire, mais il se manifeste également dans notre aujourd’hui.
Points d’attention pour la préparation
- Garder à cette veillée de Noël son caractère d’attente entouré aussi de mystère
- Noël s’auréole de lumière, mais ce n’est pas encore Pâques ! Eviter donc de parler de cierge mais parlons plutôt de veilleuse ou de lumignon.
- Parce que la liturgie fait appel aux cinq sens, n’oublions pas la dimension visuelle, auditive, olfactive (encens), gestuelle (procession, etc…)
- La veillée est l’occasion de travailler en collaboration avec la catéchèse qui, très souvent, invite les enfants à méditer Noël dans les semaines qui précèdent. N’hésitons pas à préparer ensemble ce temps.
Que cette veillée permette à chacun de contempler le désir de Dieu de sauver son humanité et ainsi de connaître de l’intérieur ce Seigneur qui « pour moi s’est fait homme, afin que je l’aime et le suive davantage » (Exercices spirituels de saint Ignace, n°104)
Chants pour la veillée de Noël
Au début : Ô viens, Jésus E 147, CNA 370
Pendant la veillée : La voici, la nuit de Dieu F 256, CNA 398
Pour terminer, le chant d’ouverture à la célébration eucharistique Il est né le divin Enfant F 56, CNA 397
N’hésitons pas à alterner chants traditionnels et compositions récentes.
Cet article a été publié dans la revue Célébrer n°394 : L’Avent, un temps subtil.