Au lieu où repose le défunt

14248883_10210226992172479_264573255_nL’ouvrage Dans l’espérance chrétienne propose aux familles et aux proches du défunt des prières, célébrations, et veillées au moment de la mort et dans les heures qui suivent.

Extraits : Dans l’espérance chrétienne 29-30 ; 36-40 ; 51-55 ; 128-129 ; 139-143

Au moment de la mort

29 Auprès d’une personne qui vient de mourir, on se tiendra souvent en silence, ou bien on dira les prières communes du chrétien ou quelques invocations spontanées[1].

30 Si la famille du défunt est absente au moment du dernier soupir, on pourra l’inviter à prier lorsqu’elle est mise en présence du corps. En certains lieux, comme les hôpitaux, les personnes qui accueillent la famille pourront avoir prévu cette prière, en y joignant, par exemple, le Psaume 129 (cf. n. 71).

Prières brèves auprès du défunt

36 Se rendre auprès du corps du défunt est un acte de charité auquel tous les chrétiens sont invités, laïcs, diacres et prêtres.

37 Cette visite peut être, pour l’officiant [2] qui dirigera la célébration des obsèques ou pour une autre personne qui y apportera son concours, l’occasion de rencontrer les proches. Avec eux, il pourra prévoir quand pourra être organisée la célébration à venir.

38 Parmi les éléments proposés ci-dessous, on trouvera des prières (litanies ou oraisons), des textes de la parole de Dieu et des psaumes. Ils aideront à se tourner vers Dieu, à l’écouter et à méditer. Chaque élément proposé se suffira à lui-même ou sera uni à d’autres. Habituellement on commencera par quelques instants de silence. On pourra aussi proposer d’exprimer à haute voix une prière improvisée. On trouvera d’autres prières en annexe (n. 437 s.).

39 Pour aider à la prière, on pourra disposer près du défunt une bougie, un crucifix, une icône, etc. Là où c’est la coutume, on utilisera l’eau bénite pour signifier que le défunt a été appelé à la vie éternelle dès son baptême.

40 S’il est bon de s’être préparé en choisissant par avance les prières, il est aussi important de s’adapter, avec la délicatesse voulue, aux personnes et aux circonstances. Dans certains cas, on préférera simplement une présence silencieuse.

Célébrations et veillées

51 Selon la tradition chrétienne, une veillée ou une célébration de la parole de Dieu peut avoir lieu à la maison ou au centre funéraire, guidée par un prêtre, un diacre ou toute autre personne proche du défunt ou membre de la communauté (RR 26).

De telles célébrations, distinctes des prières brèves qui précèdent, demandent une préparation avec les proches, au moins pour en fixer le moment et les modalités principales. Prières communes, elles comprennent une invitation à se rassembler auprès du défunt au nom du Seigneur.

La tradition de veiller auprès du corps du défunt exprime le désir de ne pas quitter celui qui nous est cher. Elle manifeste la foi en la vie éternelle qui dispose tout chrétien à attendre le Jour du Seigneur. La présence à la famille et aux proches rappelle la compassion de Jésus envers tous.

52 Ce temps de prière peut aussi avoir lieu dans l’église, au jour et à l’heure qui conviennent, mais pas immédiatement avant les obsèques pour ne pas alourdir le rite et ne pas donner l’impression de doubler la liturgie de la Parole (RR 29).

En certains cas, cette prière pourra être accomplie par la communauté en l’absence de la famille. Les pasteurs veilleront tout particulièrement à assurer ce service pour les frères et sœurs défunts qui meurent dans la solitude et le dénuement.

53 Plusieurs formes de célébration sont proposées : chacune sera adaptée selon les coutumes et les circonstances. Le discernement pastoral permettra de tenir compte des besoins, des attentes et des possibilités des proches du défunt.

En écartant toute tentation de jugement des personnes et de leurs sentiments, ceux qui guideront la célébration auront à cœur de favoriser l’évocation de la vie du défunt. Suivant l’exemple et l’enseignement de Jésus, ils verront dans la peine et, parfois, la révolte des proches le signe de l’amour blessé par la mort. Ils sauront aussi reconnaître la sérénité et la paix que l’Esprit Saint, même en ces circonstances, suscite dans le cœur des croyants.

54 Cette étape s’inscrit dans l’ensemble des funérailles chrétiennes. Celles-ci invitent à vivre le chemin du deuil qui conduit à la pleine confiance en Dieu célébrée dans le dernier adieu. Tout en respectant la vérité de chacun des moments, afin de permettre une préparation spirituelle et une participation plus active à la célébration des obsèques, certains textes ou chants prévus pour celles-ci pourront déjà être utilisés.

55 Le présent ouvrage propose quatre types de célébrations et veillées :

  1. Célébration de la parole de Dieu

Elle dit la Bonne Nouvelle annoncée dans les l’Ecriture. Dieu ne cesse de tourner son regard vers ceux qui pleurent : « Dieu n’a pas fait la mort » (Sagesse 1, 13), mais il est venu nous en délivrer. Il promet de pardonner nos péchés et de nous associer à son bonheur pour la vie éternelle.

2. Veillée psalmique

Cette célébration, dans l’esprit de la Liturgie des Heures, met sur nos lèvres les mots du psalmiste pour exprimer la douleur et accroître la confiance en celui qui est la Sagesse. Si les circonstances le permettent, on n’hésitera pas à recourir à l’office des défunts tel qu’il est proposé dans la Liturgie des heures[3].

3. Veillée avec la Vierge Marie et les saints

La prière par l’intercession des habitants du ciel, plus particulièrement de la mère de Jésus, mère de tous les vivants, renforce la communion de tous les fidèles et la foi en la résurrection.

4. Veillée familiale

Ce temps de prière, dans un climat familial, permet de manifester combien les sentiments humains sont mêlés à notre foi en Jésus, Dieu fait homme, et combien la foi les ouvre à une autre dimension.

La fermeture du cercueil

128 La déposition du corps dans le cercueil et la fermeture de ce dernier sont des moments particulièrement douloureux. La disparition du visage du défunt marque un pas de plus vers la séparation définitive. Les proches sont alors invités à vivre leur deuil dans l’espérance et à se tourner vers le visage de Dieu.

L’officiant ou les membres de la famille peuvent utiliser l’un ou l’autre des éléments suivants. Si l’on dispose de peu de temps, on choisira de préférence la prière du n. 157 accompagnée du verset de conclusion proposé au n. 164.

129 Si la fermeture du cercueil se fait au moment du départ de la maison ou du funérarium, on pourra aussi choisir parmi les éléments proposés pour le départ de la maison (n. 170 s.).

Lorsqu’il y a des coutumes particulières concernant le corps du défunt, on pourra s’inspirer des prières qui suivent (cf. RR 31).

Départ du corps

139 Le lieu où repose le corps du défunt avant les funérailles à l’église peut être : la maison du défunt, une maison funéraire (funérarium), le dépôt funéraire d’un hôpital. Selon les cas, le transfert du corps à l’église n’aura pas toujours la même signification ni la même portée.

S’il n’y a pas eu de veillée ou de célébration auprès du défunt auparavant, on s’efforcera de prendre le temps de mettre en œuvre les prières prévues pour le départ de ce lieu (cf. RR 26).

140 Dans certaines circonstances, le corps du défunt est transféré à l’église quelque temps avant la célébration. Dans ces cas, on procédera à l’installation du corps à l’église prévue aux n. 154 s.

141 L’officiant aménagera cette station en fonction du lieu d’où part le corps, des étapes qui précèdent (prières brèves auprès du défunt, célébration ou veillée, fermeture du cercueil) et qui suivent (célébration à l’église, inhumation). Même s’il n’y a pas de procession, cette étape amorce le passage vers la deuxième station du rituel : la célébration des obsèques à l’église. La famille, les proches et la communauté chrétienne accompagnent le défunt vers la maison de Dieu.

142 Selon les circonstances (levée du corps à l’hôpital, départ pour une célébration hors de la paroisse ou rassemblement à la maison du défunt), on utilisera opportunément les divers éléments suivants : lectures, psaumes, prières litaniques, oraisons (voir aussi en annexe, n. 406 s.). Le jour même de la célébration à l’église, on réservera le geste de l’aspersion avec l’eau bénite pour le rite du dernier adieu, à moins que la coutume n’en dispose autrement.

143 En arrivant au lieu où se trouve le défunt, l’officiant salue cordialement les membres de la famille, leur apportant la consolation de la foi. Il tiendra compte des habitudes locales, surtout si le corps du défunt se trouve à l’hôpital (RR 32-33).

[1] Cf. Sacrements pour les malades, pastorale et célébrations, Chalet-Tardy 1977, chapitre VII : La recommandation des mourants (n. 209-223). // [2]Par « officiant », on désigne un prêtre, un diacre ou un laïc délégué (cf. n. 19 et 40). // [3] Cf. Liturgie des Heures ou Prière du Temps présent.

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