Funérailles : célébrer à l’église en présence d’une urne

Urnes scellées sur une tombe.

Urnes scellées sur une tombe.

De plus en plus, les équipes funérailles sont confrontées à la demande d’une célébration à l’église en présence d’une urne. Il nous semblait utile ici d’en voir ici les raisons principales et de donner un schéma type de célébration.

 

Raisons principales

Trois raisons justifient que la crémation puisse avoir lieu avant la célébration à l’église :

  • des raisons indépendantes de la volonté de la famille ou du défunt : mort survenue à l’improviste loin du pays d’origine, maladies dégénératives nécessitant la crémation pour des raisons d’hygiène, etc. ;
  • des raisons financières : coût élevé du transport du corps de l’hôpital à l’église, de l’église au crématorium, du crématorium au cimetière ;
  • les horaires des crématoriums incompatibles avec une célébration à l’église et obligeant les familles à « passer » avant au crématorium.

 

Quelques adaptations dans la mise en œuvre

Dans une lettre du 4 juin 1986, la Congrégation romaine pour le Culte divin admet la possibilité de célébrer en présence de l’urne mais, dans tous les cas, l’autorisation de l’Ordinaire du lieu est à solliciter.

En février 2012, cette même instance a donné quelques indications normatives dans le cas de la crémation :

           « Dans ce cas, les rites des obsèques dans l’église peuvent comporter la célébration de la messe ou de la liturgie de la Parole. L’urne contenant les cendres est accueillie à la porte de l’église et déposée sur une table située en dehors du sanctuaire. On doit omettre l’aspersion d’eau bénite et l’encensement, qui sont réservés au corps du défunt. Le ministre doit se rendre disponible pour accompagner l’urne funéraire et la prière de bénédiction du sépulcre. »

Nous repérons ici quelques éléments, notamment en ce qui concerne l’espace et les symboles forts importants :

  • l’urne est accueillie à la porte de l’église, tout comme le cercueil
  • elle est disposée hors du sanctuaire, proche d’une croix. S’il n’y pas de croix, sur le côté et non à une place centrale comme celle que l’on réserve habituellement au cercueil. Cela ne signifie en aucun cas que l’on use de moins de dignité ou de respect, mais seulement qu’il s’agit d’une réalité différente et prend en compte le « volume » de l’urne beaucoup restreint qu’un cercueil dans l’espace liturgique
  • le cierge pascal est allumé avant la procession d’entrée, gardant ainsi la force symbolique du Christ-Lumière accueillant ses enfants
  • les rites de l’aspersion et de l’encensement concernent le corps et non plus les cendres. Il sera alors important de manifester la prière des proches autrement. Par exemple chacun dépose une fleur dans un vase pour en faire un bouquet ou des grains d’encens dans une vasque.

 

Schéma possible d’une célébration en présence d’une urne

Accueil

  • L’urne est accueillie au parvis de l’église et est déposée proche du sanctuaire, de côté (avec fleurs, photo, …)
  • La croix et le cierge pascal allumé sont à proximité dans le sanctuaire
  • Signe de la croix et salutation liturgique
  • Monition d’accueil et évocation de la vie du défunt relue à la lumière du Christ
  • Oraison

Parole de Dieu

Eucharistie, si elle est prévue ou Prière d’action de grâce qui se termine par le Notre Père

Recommandation du défunt à Dieu

  • Monition
  • Eventuellement geste de recueillement
  • Prière de recommandation du défunt à Dieu et chant
  • Annonce d’une eucharistie pour le défunt dans le lieu paroissial du défunt, ou de la famille ou de l’équipe

 

Article extrait du Livret Documents Episcopat Accompagner la pratique de la crémation, publié par le secrétariat général de la Conférence des Evêques de France.

 

Ressources pour des funérailles

  • Le chant du dernier adieu dans la liturgie des funérailles

    Le chant du dernier adieu intervient dans la célébration des funérailles au terme d’un cheminement : ce chant de confiance qui redit la foi en la Résurrection doit permettre à toute la communauté et à la famille de « remettre » le défunt à Dieu.

  • Des chants pour nos célébrations d’obsèques

    Ce répertoire a été proposé dans le cadre de la formation « Célébrer les funérailles dans un temps de mutation » organisée par le SNPLS en octobre 2017. Des mots de consolation et d’espérance. Des paroles qui ont fait leur preuve, enrichis de quelques textes récents (signalés par une *).

  • La mort n’est pas la fin de la vie

    Patrick Baudry fait une distinction stimulante entre la fin de la vie et la mort (2006), qui va l’amener à considérer, de manière un peu provocatrice, que la mort n’est pas la fin de la vie. Paradoxalement, il ne fait pas référence à une croyance en un au-delà, à une vie après la mort, mais veut nous montrer que la mort n’est pas réductible à la fin de la vie. La fin de la vie est un fait constatable de l’ordre de la terminaison d’un processus, de l’arrêt du fonctionnement du corps.