L’Avent est le temps de l’attente pieuse et joyeuse. Il débute le 4e dimanche avant Noël, et marque le début de l’année liturgique. Ce temps a une double caractéristique : c’est à la fois un temps de préparation aux solennités de la Nativité, où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps où, par ce mémorial, les âmes se tournent vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps.
Normes universelles de l’Année liturgique et du Calendrier (1969)
L’Avent est d’abord perçu comme la préparation de Noël. Les thématiques se croisent : fin de l’année, vacances scolaires, planification des cadeaux et repas, fêtes familiales, avec l’attente que ces moments soient vécus comme une trêve, un moment de paix.
En contrepoint avec la frénésie de ces quatre semaines, la liturgie fait preuve d’une grande sobriété. Avec finesse et subtilité de ce temps, elle nous enseigne comment demeurer dans l’attente et l’espérance, joyeusement mais sans chercher à contourner l’inconfort du « pas tout de suite ». L’Avent propose tout un parcours, en quatre dimanches.
Et ce n’est que la dernière semaine, après le 17 décembre, que la liturgie nous prépare directement à Noël. Avant il nous remet devant la promesse de Dieu qui a marqué tout l’Ancien testament, il nous replace devant le « pas encore » en nous invitant à faire du retour du Christ dans la gloire une « boussole » pour notre vie. Par là, il nous incite à vouloir accueillir à nouveau ou un peu mieux la présence du Christ dans nos vies pour qu’il puisse continuer à naître dans notre monde.
L’Avent est une préparation, comme quand on parle de préparation en cuisine ou en pharmacie. Tous les ingrédients de la vie chrétienne y sont : la foi dans la promesse, l’espérance joyeuse de la venue et la charité accomplie en Christ. Le mélange est subtil et léger, comme l’est la vie divine qui pénètre délicatement dans l’humanité.
L’origine de l’Avent
En Orient, le concile d’Ephèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu.
Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.
A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIII et IXème siècle que les messes de l’Avent passent au début de l’année liturgique.
En 1963, la Constitution sur la liturgie de Vatican II déclarait que l’Eglise « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur ».
Le temps de l’Avent a un double objet : « C’est le temps de la préparation de Noël, où on célèbre la première venue du Fils de Dieu chez les hommes ; c’est aussi le temps où, à travers ce souvenir, les esprits s’orientent vers l’attente de la seconde venue du Seigneur à la fin des temps ».
L’attente chrétienne trouve son expression spontanée dans les textes prophétiques inspirés par l’attente du Messie : Isaïe et Jean-Baptiste sont à Rome les deux grandes voix de la liturgie de l’Avent.
Les quatre dimanches de l’Avent
Réf. Eglise qui chante
En regardant l’ensemble des lectures proposées par les dimanches d’Avent des années A, B, C, on constate des points communs, des étapes semblables. Le premier dimanche est arrachement et réveil par un dévoilement de l’histoire. Le second dimanche présente Jean Baptiste et son appel : le « Veillez » du premier dimanche se trouve déployé dans un agir et situé dans un mystère, celui de la rencontre. Le troisième dimanche, avec sa tonalité de joie, désigne celui qui vient, nomme notre espérance : c’est Jésus. Le quatrième dimanche, dans la proximité de Noël, annonce qui est ce Jésus ; la présence de Marie et les textes pauliniens nous associent au mystère de la naissance.
Réf. Directoire sur la piété populaire et la liturgie
98. La disposition de quatre cierges sur une couronne constituée de rameaux toujours verts, qui est en usage spécialement dans les pays germaniques et en Amérique du Nord est devenue le symbole de l’Avent dans les maisons des chrétiens.
La couronne de l’Avent, qui consiste à allumer successivement, d’un dimanche à l’autre, les quatre cierges, jusqu’à Noël, contribue à raviver la mémoire des différentes étapes de l’histoire du salut antérieure au Christ, et elle symbolise la lumière des prophéties qui tout au long de l’histoire illuminèrent la nuit de l’attente du peuple de Dieu, jusqu’à l’apparition du Soleil de justice (cf. Ml 3, 20; Lc, 1, 78).