Pentecôte vient du grec Penta qui signifie cinquantième jour : 50 jours après Pâques, le Christ a envoyé le Saint Esprit sur les Apôtres réunis autour de la Vierge Marie au Cénacle. La Pentecôte clôt le Temps pascal.
Du mot grec pentècostè (hèméra) : « cinquantième (jour) ». Dans l’ancienne Alliance, la fête de la Moisson (Ex 23, 16 ; 34, 22) ou fête des Semaines (Lv 23, 15-22) célébrait les prémices de la moisson des blés sept semaines après la Pâque, donc le « cinquantième » jour après la fête du printemps (cf. Tb 2, 1). Le chiffre de cinquante, qui boucle une semaine de semaines, évoque une plénitude ou bien, comme dans l’institution israélite du jubilé (sept semaines d’années ; cf. Ex 21, 2 ; 23, 10 suiv. ; Lv 25, 3 suiv.), un renouvellement complet.
Comme le Peuple d’Israël n’était sorti d’Egypte — la Pâque — qu’en vue de l’Alliance au Sinaï, la fête de la Pentecôte est devenue l’anniversaire du « Jour de l’Assemblée » (Dt 9, 10 ; 10, 4 ; 18, 16) intervenu environ cinquante jours après la libération d’Egypte (cf. Ex 19, 1 : « le troisième mois »). Né à la Pâque, le Peuple-Épouse trouve la plénitude de son être et son affranchissement total au moment de l’union avec Yahvé, lors de l’Alliance.
Dans la nouvelle Alliance, le Christ lave et rachète son Église par le sacrifice du Calvaire où déjà, radicalement, il lui donne son Esprit (Jn 19, 30) ; au jour de la Résurrection, Jésus communique l’Esprit à ses apôtres, en vue de leur mission qui va poursuivre la sienne (Jn 20, 22-23) ; mais ce n’est que cinquante jours après la mort de Jésus — au jour de la Pentecôte (Ac 2) — que l’Esprit vient renouveler toute l’Église en la plongeant (cf. Ac 1, 5) dans le « Fleuve de vie » (Ap 22, 1) qu’il est.
Le Mystère pascal ne trouve donc sa pleine dimension que dans la plénitude de la Pentecôte où l’Église reçoit les prémices de son héritage (Ep 1, 13-14) et exerce son être liturgique en chantant, sous la motion de l’Esprit, « les merveilles de Dieu » (Ac 2, 11).
La Solennité de la Pentecôte clôt le temps pascal et l’on éteint le cierge pascal au soir de ce jour. L’ancienne octave a été supprimée, pour que le « cinquantième » jour retrouve pleinement sa fonction d’achèvement ; par contre, les dix jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte sont célébrés comme une solennelle préparation à la venue de l’Esprit, dans l’assiduité à la prière auprès de Marie, Mère de Jésus (Ac 1, 14).
(Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés)
Célébrer la solennité de la Pentecôte
Le dimanche de la Pentecôte possède une messe de la veille au soir et celle du jour. Lorsqu’on adopte sa forme développée de vigile (lire La Vigile de Pentecôte, selon la nouvelle traduction du Missel Romain (catholique.fr) , la messe de la veille comporte quatre lectures de l’Ancien Testament. Elles se complètent l’une l’autre et leur ensemble aide à saisir les divers aspects du mystère de la venue de l’Esprit sur les Apôtres au jour de la Pentecôte. Elle a fait de l’Eglise l’anti-Babel, le rassemblement des hommes divisés (lecture 1 : Genèse 11) ; la Pentecôte et la fête de la promulgation de la Loi nouvelle, inscrite par l’Esprit dans les cœurs (lecture 2 : Exode 19) ; le don de l’Esprit a fait se lever d’entre les morts le nouveau peuple de Dieu (lecture 3 : Ezéchiel 37) ; enfin la prophétie de Joël est le texte auquel se réfère saint Pierre lorsqu’il s’adresse au peuple, le jour de la Pentecôte (lecture 4 : Joël 3). Au début de la Messe du jour, on revit l’événement. Quant aux textes de l’Évangile ou de l’Apôtre lus aux deux messes, ils rappellent la promesse que fit Jésus d’envoyer son Esprit, ainsi que l’action de l’Esprit dans la communauté des chrétiens et dans chacun d’eux. Les oraisons font passer tour à tour cet enseignement dans la prière.
(Adaptation du livre Chrétiens en prière, tome IV, p. 77)
Le Temps pascal s’achève en nous révélant son vrai visage : il est le temps de l’Esprit saint. Une double effusion de l’Esprit le marque au premier et au dernier jour, au soir de la résurrection et au matin de la Pentecôte. C’est ce qui nous fait demander à chaque eucharistie : « selon la promesse de ton Fils, que l’Esprit Saint nous fasse pénétrer plus avant dans l’intelligence du sacrifice que nous célébrons et nous ouvre à la vérité toute entière » (Prière sur les offrandes, dimanche de la Pentecôte). Sans cesse, tout particulièrement le dimanche, l’Esprit nous rassemble pour que nous devenons davantage « corps du Christ » et, dans le sillage des apôtres, il nous envoie dans le monde pour témoigner de Celui qui apporte la communion véritable et la paix de Dieu.
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