Yahvé
Nom divin révélé à Moïse au Buisson ardent (Ex 3, 14-15 ; 6, 2-3). Il revient souvent dans les lectures liturgiques de l’Ancien Testament. Il s’agit du « tétragramme » (mot de quatre lettres) sacré que les Juifs ne prononcent pas, mais remplacent par Adonaï, qui signifie « mon Seigneur ».
Yehvâh ou Yehouâh est un vocable ancien de la divinité dans les milieux sémitiques ; ce nom, chargé de toute l’histoire des relations entre Dieu et son Peuple, a une vocalisation mal assurée. En tout état de cause, il paraît provenir de l’imparfait du verbe hâvâ ou hâouâ, forme ancienne de hâyâ : « être ». Le nom signifie donc « Il est », « Il fera être », ou mieux « Il sera » ; il faut moins le comprendre, en effet, dans le registre philosophique que dans le concret existentiel, si caractéristique de la mentalité hébraïque.
La portée du vocable est située en Ex 3, 14, quand Dieu se révèle comme « Je suis ce que je suis », formule qu’il vaudrait mieux traduire « Je serai qui je serai ». Dieu semble indiquer qu’il se révélera dans l’action salvatrice qu’il va opérer, par l’entremise de Moïse, en faveur de son Peuple. « Ce que je vais faire pour vous, vous dira qui je suis, qui je veux être pour vous, en vous révélant aussi qui vous êtes pour moi. » Le nom de Yahvé est donc lié à l’initiative divine de l’Alliance et à l’expérience du salut : c’est quand Dieu montre sa beauté et sa Gloire qu’il le prononce vraiment (cf. Ex 33, 18-19).
La révélation apportée par le Christ, jusqu’au chef-d’œuvre d’amour qu’est le sacrifice du Calvaire, montre que Dieu est Amour (1 Jn 4, 8) au sein même des relations personnelles de la Trinité, foyer de la Gloire, et en notre faveur. La liturgie nous procure déjà, si nous y consentons, les arrhes de la célébration parfaite de l’Alliance dans la Jérusalem céleste, cette cité qu’Ezéchiel nomme : « Yahvé est là » (48, 35 ; cf. Ap. 21 et 22).
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