Service

Le « service divin » est l’obligation principale de la communauté humaine ; elle s’en acquitte essentiellement dans le culte litur­gique. Il faut se souvenir qu’Israël est devenu le Peuple de Dieu au Sinaï quand, consentant à l’Alliance, il est passé de la servitude des Égyptiens au service royal de Yahvé (en hébreu, le mot est le même : abôdâh) ; le Peuple n’est libéré d’Égypte que pour servir (cf. Ex 3, 12 ; 7, 16.26 ; 8, 16 ; 9, 1.13 ; 10, 3.7.11.26). Le « ser­vice » du Peuple n’est que son merci au « service » sauveur de Yahvé à son endroit.

De même, dans la nouvelle Alliance, Jésus libère son Église de l’esclavage de Satan pour qu’elle devienne, dans l’Esprit Saint, une « louange de gloire » au Père (cf. Ep 1, 13-14 ; 1 P 2, 9) ; il déclare hautement qu’il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, lui qui se sait le Serviteur de Yahvé, celui qui, par son sang, rachète les multitudes (cf. Mt 20, 28 ; Is 53, 10-12 ; voir Évêque, Diacre).

Ainsi la liturgie ou « service divin » est-elle un service mutuel entre Dieu et son Peuple, jusque dans l’éternité, où le Christ promet qu’il servira lui-même ses serviteurs (Lc 12, 37). Pour ne pas tomber dans les pièges de la dialectique du maître et de l’esclave, il importe de toujours souligner que le « service divin » non seulement nous hausse au niveau de Dieu, mais est d’abord le « service » sauveur que Dieu ne cesse de nous offrir. Dans cette perspective, on comprend toute la richesse théologale contenue dans le mot « ser­vice », quand il désigne une cérémonie liturgique, un « office ». Voir Liturgie, Dulie, Office, Ministère, Ministre.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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