Chant
RetourEn latin cantus. Dans l’ordre de l’expression humaine, le chant constitue un registre supérieur, une sorte de « plus-value » du dire. Il procure aux paroles, dont il part, leur épanouissement expressif : quand la parole a été prononcée, le chant peut continuer et donner à tous les sentiments humains leur véritable dimension. La prière, surtout commune, a spontanément recours au chant : « Qui bien chante, deux fois prie », déclare saint Augustin. Chanter ensemble, à l’unisson ou en polyphonie, manifeste et favorise l’unité des cœurs. Si la liturgie est l’acte total qui coordonne formellement l’activité humaine communautaire à la vie de Dieu, une célébration complète doit faire sa place au chant, expression privilégiée de l’âme humaine. La célébration-type est l’office solennel, où gestes et chants peuvent prendre toute leur dimension : le meilleur de l’humain est offert en hommage à Dieu.
« Qui aime, chante », dit encore saint Augustin. Le Peuple de Dieu qui, dans la liturgie, se laisse insérer dans la vie divine, vibre et tressaille de tout son être. L’Épouse dit la joie, le désir ou la douleur de son amour, en reprenant avec prédilection les accents des Psaumes, ces chants inspirés qui livrent tout l’humain à Dieu. Enraciné dans la prière psalmique, le Chant grégorien (voir Grégorien) reste « le chant propre de la liturgie romaine » (Vatican II, Constitution sur la sainte Liturgie, n° 116), celui qui est connaturel à la civilisation occidentale et que l’on redécouvre à nouveau. Le chant polyphonique oriental connaît une faveur importante, car il est assez facile de l’exécuter, mais il n’a pas chez nous les mêmes racines. Tous les chants liturgiques sont recevables, pourvu qu’ils fassent prier sur de la beauté, comme disait saint Pie X, et que tous les fidèles puissent s’y associer d’une manière ou d’une autre. Voir Musique, Art.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés
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