Bréviaire

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Du latin breviarium : « abrégé », « résumé ». Le chant de l’office divin nécessite l’utilisation de plusieurs livres de chœur : antiphonaire, psautier, responsorial, processional, sacramentaire ou recueil d’oraisons, lectionnaire, hymnaire, homiliaire, etc. Dès le IXe siècle apparaissent des « bréviaires », ou abrégés des Heures canoniales, pour l’usage des laïcs. Sans doute aussi procurait-on aux moines qui ne pouvaient être présents au chœur l’avantage de quelque recueil contenant les éléments essentiels de l’office. Le chapitre 50 de la Règle de saint Benoît est ainsi rédigé : « Les Frères qui sont occupés au travail à une distance considérable et ne peuvent se rendre à l’oratoire pour l’heure assignée, l’Abbé ayant reconnu qu’il en est ainsi, accompliront l’Œuvre de Dieu au lieu même de leur travail, pleins du respect divin et fléchissant les genoux. Pareillement, ceux qui sont en voyage ne laisseront point passer les Heures prescrites, mais ils les accompliront en leur particulier comme ils pourront, et ne négligeront pas de s’acquitter de cette tâche de leur service ». Le bréviaire, au sens où nous l’entendons, ne fait guère son apparition avant l’obligation faite aux clercs de dire l’office (XIe-XIIe s.) ; il se généralise avec l’extension des Ordres mendiants au XIIe siècle. Amenés souvent à courir les routes, Dominicains et Franciscains doivent se munir des textes de l’office divin qu’il leur faut réciter. Le bréviaire devient alors le volume où sont réunis tous les éléments de la prière des Heures, sans aucune notation musicale. Il s’ensuivit, au cours des siècles, une perte du sens intégral de l’office, fait pour être chanté en communauté religieuse ou paroissiale. La plupart des prêtres et des religieux en viendront à s’acquitter de leur obligation de chanter la louange de Dieu, sous la forme d’une récitation individuelle dans un « bréviaire ». Les Jésuites n’ont-ils pas été dispensés, dès leur origine, de toute célébration chorale de l’office ? Seules, les cathédrales avec leur chapitre, les collégiales et les monastères continueront à célébrer les Heures de façon publique, en donnant au chant sa part convenable.

La réforme liturgique issue du deuxième Concile du Vatican invite à respecter la vérité des Heures — c’est-à-dire à ne plus réciter le bréviaire d’un trait — et à les célébrer autant que possible de façon communautaire, en y associant les fidèles. Il est heureux de constater que l’on parle moins de « bréviaire » que de « Liturgie des Heures » ou de « Prière du temps présent ».

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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