Célébration
RetourAction de célébrer. Célébrer une cérémonie, une fête ou un anniversaire, c’est vivre avec plénitude un événement, lui donner tout son relief, l’accomplir solennellement. Une célébration implique en effet une certaine totalité : elle revêt un caractère public, festif, visible et même rituel, qu’il s’agisse d’un anniversaire familial, d’une commémoration nationale ou d’un office religieux.
La note de totalité ou d’intégralité fait partie de la liturgie et du sacré qu’elle exerce : célébrer, c’est tout mettre en œuvre, en vue de donner à un acte solennel toute sa dimension. Il vaut la peine de regarder d’un peu près l’étymologie d’une notion aussi centrale, que l’usage finit par rendre assez terne. Celeber, en latin, signifie « nombreux », « en grand nombre » : un lieu célèbre désigne un endroit très fréquenté ; une fête célèbre le sera parce que des foules s’y rendent ; des personnes ou des faits peuvent être dits « célèbres » parce que connus par le grand nombre.
En conséquence, celebrare ou « célébrer » voudra dire d’abord : « fréquenter en grand nombre un lieu », ou « entourer une personne » ; puis : « assister en foule à une fête », « fêter en grand nombre, solennellement » ; et encore : « répandre parmi un grand nombre de personnes », « publier », « faire connaître » ; enfin : « employer souvent », « pratiquer ». Dans la même ligne, celebratio ou « célébration » signifiera « affluence », « réunion nombreuse », « rassemblement », « assemblée » ; puis, par dérivation : « solennité », « fête ».
Ces constatations étymologiques ont l’intérêt de ramener à la réalité biblique fondamentale du Peuple de Dieu, rassemblé par Dieu, en vue d’exercer avec plénitude la vie de l’Alliance. Une « célébration » est un acte total qui unit le Peuple de l’Alliance à son Dieu et le fait entrer dans sa vie. Quel que soit le nombre des participants, une célébration engage toute l’Église, cette « multi- tude de frères » (Rm 8, 29) pour qui le Christ a versé son sang (Mt 26, 28) et qu’il ramène à l’unité de la Trinité.
Quand le prêtre « célèbre », il exerce toujours, comme le Christ et en lui, une fonction de rassembleur « dans l’unité du Saint-Esprit » (voir Célébrant) ; avec lui et face à lui, l’assemblée devient de plus en plus ce qu’elle est : le Peuple de Dieu, le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit (cf. la huitième Préface des dimanches ordinaires).
Les degrés des célébrations liturgiques sont les suivants : Solennité, Fête, Mémoire (obligatoire ou facultative).
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés