Indulgence
RetourDu latin indulgentia : « bienveillance », « bonté ». L’indulgence est une rémission de la peine due au péché, que l’Église accorde moyennant quelques actes précis : originellement liée aux pèlerinages en Terre sainte, elle s’est développée à l’occasion de l’indulgence de la Portioncule, accordée à saint François. Multipliées à l’excès et devenues quasi mécaniques à la fin du Moyen Age, les indulgences furent un des motifs de la Réforme de Luther. A la suite du deuxième concile du Vatican, le pape Paul VI a promulgué une Constitution apostolique sur « La doctrine des indulgences » (1er janvier 1967).
Il faut retenir que la pratique des indulgences, loin d’être désuète, est liée au dogme de la communion des saints : en effet, l’indulgence est la remise, plénière ou partielle, devant Dieu, de la peine temporelle due pour les péchés déjà pardonnés quant à la faute, que le fidèle bien disposé, et à des conditions déterminées, reçoit par l’intervention de l’Église, laquelle, comme ministre de la Rédemption, distribue avec autorité et applique le trésor des réparations du Christ et des saints. Les indulgences, plénières ou partielles, sont applicables au fidèle qui veut en profiter lui-même, ou bien aux défunts, mais non à d’autres hommes encore vivants.
On peut noter, en matière liturgique, que le prêtre a la faculté de donner au mourant l’indulgence plénière in articulo mortis, particulièrement dans le cadre du sacrement des malades ou du Viatique. La participation à l’adoration de la Croix, le Vendredi saint, procure à celui qui le veut bien une indulgence plénière.
Conformément à la tradition, n’est pas indulgenciée la participation à la messe et aux sacrements, étant donnée leur prééminente efficacité pour la sanctification et la purification. Si, dans des circonstances exceptionnelles (première communion, première messe, jubilés), une indulgence est accordée, celle-ci n’est pas attachée à la participation à la messe ou au sacrement, mais aux circonstances exceptionnelles qui accompagnent cette participation. Toute œuvre bonne, susceptible de bénéficier d’une indulgence, n’est telle qu’en raison de son lien avec la vie liturgique, source et sommet de toute la vie chrétienne (voir Vie).
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés