Cierge
RetourDu latin cera : « cire ». Le cereus ou, en bas latin, le cergium est le flambeau obtenu par le trempage réitéré d’une mèche dans la cire ou dans une autre substance capable d’alimenter une flamme. A l’origine, les cierges étaient utilisés pour assurer l’éclairage nécessaire aux actes profanes comme aux actes rituels. On les conserva, en dehors même de tout besoin de lumière — par exemple lors des cérémonies faites en plein jour —, à des fins symboliques : évoquer la Lumière qu’est le Verbe incarné (cf. Jn 1,4-9; 8, 12 ; 9, 5).
A un moment où les dîners aux chandelles connaissent une grande faveur, en raison de l’atmosphère d’intimité chaleureuse procurée par la lumière des bougies, il serait dommage que les célébrations liturgiques méconnaissent le symbolisme du cierge. A proximité de l’autel ou sur l’autel lui-même, on dispose de deux à six chandeliers supportant des cierges. Les céroféraires sont les porteurs de lumière, en tête des processions et lors de la lecture de l’évangile. Lors de la dédicace des églises, on allume un cierge devant chacune des douze croix de consécration, après son onction avec le saint chrême ; aux divers offices du jour anniversaire de sa dédicace, l’église consacrée retrouve cette splendeur des douze cierges.
A la fin des rites du baptême, le nouveau baptisé reçoit un cierge, allumé au cierge pascal ; le célébrant lui dit : « Recevez la lumière du Christ ». Devenu « fils de lumière », il doit marcher dans la lumière et garder sa lampe allumée pour le retour du Christ. Lors du baptême d’un enfant, au père, au parrain ou à l’un des membres de la famille venant d’allumer un cierge au cierge pascal, le célébrant déclare : « C’est à vous, leurs parents, leurs parrains et marraines, que cette lumière est confiée : veillez à l’entretenir… ». Le cierge est donc, pour tous les baptisés, le symbole de leur vie même dans le Christ ressuscité.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés