Symbole

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Le mot grec sumbolon — symbolum en latin — désigne une marque de reconnaissance ou une pièce d’identité, utilisée dans l’Antiquité : il s’agissait de deux objets devant s’emboîter, comme deux éléments d’un puzzle ; réunis, « jetés ensemble » (sun : « ensemble » et balléin : « jeter »), ils prouvaient la communion de ceux qui les possédaient.

La manière, non plus matérielle, mais spirituelle, selon laquelle les chrétiens pouvaient se reconnaître fut aussi désignée du nom de « symbole » : le Credo, ou ensemble articulé des vérités essen­tielles de la foi — d’où le mot « article » qui désigne chacune de ces vérités —, devint le signe principal de reconnaissance entre les fidèles d’une même communion. Lors de la préparation au baptême, on livrait, comme un secret, le Symbole de la foi ; c’est encore une étape du catéchuménat pour les adultes.

A la messe des dimanches et des Solennités, les fidèles disent ensemble leur foi en alternant le Symbole des Apôtres ou le Symbole de Nicée-Constantinople. Au sens plus général du mot, un symbole est une réalité qui en évoque une autre ou en « emporte » une autre (sun et balléin, voir plus haut). Plus riche que le signe, mais moins précis que lui, le symbole a le rôle fondamental de joindre, en les révélant, plusieurs niveaux du réel : à l’homme tout entier, il manifeste la connivence des êtres.

La liturgie, qui est l’acte intégral où l’homme vit sa relation à Dieu, aux autres et au monde, ne peut se passer du « liant » symbolique. Contrairement à Dieu qui ne cesse de rassem­bler son Peuple en utilisant le symbolisme de sa création, le « dia­ble » (dia : « à travers » et baléin : « jeter ») disperse, sépare, disjoint. La signification des signes sacramentels opère à l’intérieur du symbolisme des éléments qu’ils utilisent : le pain et le vin ont un symbolisme plus vaste et plus large que leur fonction eucharis­tique ; il en est de même pour l’huile et pour l’eau. Le feu, comme l’encens, le cierge, etc, n’est pas un signe sacramentel, mais c’est un symbole.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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