Prose
RetourDu mot latin prorsus ou prosus : « tournée en avant (pro « en avant » et vorsus : « tourné ») ». La prosa oratio est le discours qui va en droite ligne, un alignement de mots simplement agencés. Parmi les textes liturgiques, la prose ou séquence est la composition, paradoxalement poétique, destinée à soutenir et à prolonger les neumes de l’Alleluia.
Le chant de la dernière syllabe de l’Alleluia s’est développé pour permettre au diacre d’avoir le temps de gravir les degrés de l’ambon ; comme cette mélodie ample — le jubilus — déroutait les moines français, ils imaginèrent de glisser des paroles sous les notes : ce fut l’origine de cet alignement de mot (« prose ») qui suit (« séquence ») l’Alleluia.
C’est pourquoi on ne peut chanter l’une des quatre séquences du Missel romain — celles de la semaine de Pâques, du jour de la Pentecôte, de la Fête-Dieu et de la fête de Notre-Dame des Douleurs — que si l’on a d’abord chanté l’Alleluia.
D’autres proses ou séquences sont parfois chantées lors du salut du Saint-Sacrement ou d’autres célébrations para-liturgiques comme le mois de Marie (voir Paraliturgie) : le répertoire latin — sinon grégorien — conserve surtout les compositions de Notker, moine de Saint-Gall (IXe-Xe s.), et celles d’Adam de Saint-Victor (XIIe s.).
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés